Sur la chaîne d'information continue francophone France 24, deux journalistes demandent à Romano Prodi lequel des candidats aux élections présidentielles françaises est le plus européen... M. Prodi ne répond pas de suite et un des journaliste précise sa question : "Alors, Nicolas Sarkosy ou Ségolène Royal, lequel est le plus européen ?"
La réflexion de M. Prodi est à présent terminée, je dirais même qu'elle fuse et mentionne François Bayrou.
Pourquoi cet exemple ?
Parce qu'il est emblématique de l'a priori médiatique et qu'il justifie à lui seul les prises de positions critiques envers les médias de François Bayrou.
Les journalistes ne s'intéressent qu'au second tour. Ils parlent beaucoup de démocratie mais ne la font pas vivre. Ils ne sont que commentateurs, recherchent des petites phrases chez les porte-paroles et les amplifient, les colportent. Ils ne produisent pas d'information, ils font du bruit.
Ils couvrent la campagne sous le seul prisme du second tour et des supposés candidats qui s'y retrouveront, ne proposent finalement qu'un choix restreint... qui ne satisfait souvent personne ou qui exclu en l'occurence la bonne réponse.
Dans l'opposition UMP-PS on ne peut trouver la bonne réponse. Il n'y aura pas de débat de fond parce que l'opposition est idéologique, elle a construit une sorte de prêt-à-penser qui invite les électeurs à ne pas réfléchir et à voter les yeux fermés sur des oppositions simplistes : Plus ou moins de fonctionnaires ? Plus ou moins d'impôts...etc
La démarche de François Bayrou se justifie donc complètement. En confrontant les idéologies simplistes de droite et de gauche, il pointe leur simplisme, leur incohérence et réhabilite la Politique et la Démocratie.
Les présidentielles 2007 sont très importantes dans la mesure où elles ouvrent une nouvelle ère après les ères mittérandiennes et chiraquiennes dans une France qui doit relever des défis importants pour son avenir, défis qui ne peuvent souffrir d'être appréhendés par des idéologies simplistes et haineuses de l'autre camp.
Présider avec la droite et la gauche, ce qui partout fait sourire (de moins en moins cependant), c'est parier sur les hommes et les femmes de bonne volonté qui croient encore à la démocratie, dont l'engagement politique est à l'origine motivé par le bien commun et qui n'attendent que la possibilité de le faire vraiment.
Merci à François Bayrou de nous proposer ce choix. Faire de la politique autrement ce n'est pas rester dans son camp et de flatter les masses par des débats participatifs (on voit dans le terme que le concept de débat ne devait pas être très développé...), mais proposer un nouveau choix sans idéologie pour assurer que les décisions à prendre seront fondatrices... et durables.